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Peut-on digitaliser le second œuvre ? zoom sur les outils simples et efficaces pour artisans et PME

Dans un secteur du bâtiment en constante mutation, la digitalisation s’impose comme un levier stratégique de modernisation, y compris dans les métiers du second œuvre. Longtemps perçue comme réservée aux grandes entreprises ou aux projets d’envergure, la transformation numérique devient aujourd’hui accessible, pertinente et nécessaire pour les artisans, les petites et moyennes entreprises qui œuvrent dans les travaux de finition, de rénovation ou d’aménagement. Le second œuvre face au défi de la productivité Le second œuvre regroupe un éventail de métiers essentiels – électriciens, plombiers, carreleurs, peintres, menuisiers, etc. – qui interviennent sur les aspects fonctionnels et esthétiques des bâtiments. Or, ces professionnels sont souvent confrontés à des difficultés récurrentes : coordination complexe sur les chantiers, gestion artisanale des devis, pertes de temps liées à l’approvisionnement ou au suivi client. La digitalisation apparaît alors comme un moyen d’optimiser les pratiques, de fluidifier les échanges, d’améliorer la qualité des prestations et, surtout, de mieux répondre aux attentes des clients en quête de transparence, de réactivité et de fiabilité. Des outils numériques simples et adaptés Contrairement aux idées reçues, il n’est pas nécessaire d’investir dans des systèmes complexes ou coûteux pour entamer sa transition numérique. De nombreux outils accessibles existent aujourd’hui pour accompagner les artisans et PME du second œuvre : Applications de devis et facturation : Des plateformes comme Tolteck, Obat ou Zervant permettent de générer rapidement des devis clairs, de suivre les paiements, d’archiver les documents comptables, tout en respectant les normes fiscales. Outils de planification de chantiers : Des solutions comme Trello, Planny, ou Kizeo Forms aident à organiser les tâches, suivre l’avancement des travaux et répartir les interventions des équipes en temps réel. Gestion des stocks et des approvisionnements : Des tableurs intelligents ou des applications comme Stocky ou Sortly facilitent le suivi du matériel, évitent les ruptures et limitent le gaspillage. Communication et relation client : Des outils comme WhatsApp Business, Google Workspace, ou HubSpot CRM permettent de structurer les échanges, d’envoyer des rappels automatisés et de fidéliser une clientèle souvent locale mais exigeante. Former pour mieux transformer La réussite de cette digitalisation repose sur l’appropriation des outils par les professionnels eux-mêmes. Il ne s’agit pas seulement d’introduire des logiciels, mais bien de repenser certains usages quotidiens pour les rendre plus efficients. La formation continue, l’accompagnement individualisé et le partage d’expériences entre pairs sont essentiels. La Fondation LOKO José Dominique, engagée dans la professionnalisation des jeunes du secteur du bâtiment second œuvre, intègre pleinement cette dimension numérique dans ses programmes d’ateliers d’expertise. En initiant les artisans aux usages simples et concrets du digital, elle les aide à valoriser leurs compétences, à structurer leur activité et à renforcer leur position sur un marché de plus en plus compétitif. Une opportunité à saisir collectivement Digitaliser le second œuvre ne signifie pas le dénaturer. Il s’agit au contraire de donner aux professionnels les moyens de valoriser leur savoir-faire, d’améliorer leur quotidien et de gagner en visibilité. La transition numérique n’est pas une contrainte : c’est une opportunité pour repenser les métiers du bâtiment à hauteur d’homme, avec des outils à leur échelle, au service de leur autonomie.